En mouvement
Marcher est le premier pas vers la danse. Danser est une nécessité : chaque jour, en chaque lieu, j’ai envie d’écrire « Never miss a chance to dance! *»
Je danse pour remercier, pour célébrer, pour invoquer : c’est pour cela que j’ai choisi l’improvisation, pour vibrer avec les énergies d’un lieu, d’un arbre, de musiciens, de poètes… et leur répondre. Danser c’est écrire un poème instantané, avec l’espace et les êtres en présence.
Pour garder ce mouvement vivant en moi, j’accueille les départs avec légèreté. J’ai pris l’habitude des tournées et de me déplacer d’un lieu à un autre, d’aller à la rencontre de publics et de structures culturelles. Avec le temps j’y ai découvert mon goût pour les voyages et la joie des nouveaux paysages.
Depuis août 2020, je fais l’expérience de vivre en nomade : je n’ai plus de maison et passe de lieux de résidences artistiques aux hébergements amis. J’y apprends beaucoup, tant des personnes, de leur accueil, de leurs partages, que des situations nouvelles qui m’amènent à explorer des zones inconnues. Dans ce voyage vers moi-même – qui passe par les autres – je trouve mon foyer et mon point d’ancrage : le poème, qui me travaille, qui me pousse à agir et à dire, à faire circuler les mots et les danses.
*« Ne laisse passer aucune occasion de danser ! »
Habiter les lieux
Lorsque je suis en résidence, je délimite un temps pour inscrire un objectif de création personnel mais j’apprends aussi à habiter un lieu. Comment il fonctionne, cet endroit ? Qui y travaille ? Quel est son rythme ? Quel est l’écosystème autour ? Et souvent un texte, une performance, un projet au long cours, naissent de cette fréquentation assidue et des rencontres avec tous les habitants et habitantes alentour, humains et autres vivants.
Ainsi j’ai eu la chance de résider régulièrement au Château de la Roche-Guyon dans le Val d’Oise, au Silo à Méréville, au Centre de Beaulieu à Poitiers, à la médiathèque de Parthenay dans les Deux-Sèvres, à l’Alliance Française de Trivandrum au Kerala…
Rituels & retrouvailles
Ce mode de vie m’amène à vivre les relations comme des retrouvailles, sous le signe du jeu, il m’incite à inventer des rituels à partager. Performances, lectures mais aussi temps de massages, de yoga ou de méditation pour se trouver soi-même et se retrouver ensemble.
La poésie ou la danse m’ont appris à agencer et à travailler avec les symboles qui sont des vecteurs de transmission d’expression de soi mais aussi de guérison.